La dimension de cette tempéra est de 35 x 48 cm.
Je souhaitais réaliser cette peinture à la tempéra directement sur le bois, c’est à dire sans utiliser volontairement le tissu et l’enduit qui servent de support.
De ce fait, l’ébéniste de l’Atelier de Bois d’Icônes en Charentes a préparé une belle planche de bois de tilleul d’un seul tenant. Il a laissé à ma demande les petits nœuds du bois.
Cet aspect naturel et brut du bois m’a permis d’utiliser les veines du bois de tilleul, et de faire coïncider un nœud du bois avec la blessure du cœur du Christ.
La peinture est « bue » très rapidement par le bois et permet de faire des effets différents.
Le texte de la Bible auquel se réfère cette tempéra
Chapitre 19 de l’Évangile de Jean – versets 25-28
Près de la Croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala.
Jésus voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils ». Puis il dit au disciple : « Voici ta mère ». Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui.
Après quoi, sachant que désormais tout était achevé, pour que l’Écriture fût parfaitement accomplie, Jésus dit : « J’ai soif ».
La symbolique
La commande était une crucifixion, et en observant un arbre sur une icône du XVII ème siècle, l’idée m’est venue de prolonger la croix en arbre de vie, qui est un thème intéressant repris dans de nombreuses traditions. Le sens est de montrer en priorité l’aspect glorieux et la résurrection déjà présente dans le mystère de la Croix.
Cet arbre a un petit côté surréaliste qui symbolise la vie, le renouveau. Les branches du bas sont orientées vers les personnages comme pour les consoler. Les feuilles des arbres sont comme des mains qui paraissent s’agiter joyeusement pour célébrer la victoire de l’Amour sur la mort.
Les personnages
Pour les drapés des vêtements et les attitudes, je me suis inspirée des fresques de Fra Angelico du couvent San Marco à Florence.
Le Christ dont les bras dépassent de la Croix, semble déjà s’élever vers le Père.
Le bras et la main gauche de Marie sont ouverts et tendus vers le Christ dans un mouvement d’intercession, tandis que sa main droite est ouverte sur le monde.
L’apôtre Jean a une attitude d’accueil et de réception.
La sainte femme de droite a une attitude de douleur, mais aussi de refuge et de consolation.
Le mystère de la Résurrection étant présent dans cette crucifixion, les personnages demeurent paisibles.
Quelques étapes de la réalisation